Cette rage dans mon coeur

Rachel Kéké (et Bessora)

Editions Michel Lafon
224 pages - 19€
Politique française, biographie

Ce cri du cœur lancé dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale n'est pas celui d'un politique comme les autres. C'est celui de Rachel Keke, une ex-femme de chambre, élue députée LFI. Elle se confie dans un livre coup de poing où se côtoient l'histoire d'une destinée étonnante et la sincérité d'un combat qui ne peut laisser indifférent.

Mon avis sur “Cette rage dans mon coeur”

Dans son livre "Cette rage dans mon cœur", Rachel Kéké, députée la France Insoumise à l’Assemblée nationale raconte son parcours : Son enfance en Côte d’Ivoire, le décès de sa mère quand elle a 12 ans et l’arrêt immédiat de l’école pour s’occuper de sa famille. Puis son arrivée en France avec un visa tourisme, ses premières années de travailleuse au noir comme coiffeuse, à vivre dans des logements précaires. La naissance de ses enfants alors qu’elle ne gagne que 400 euros par mois et qu’elle vit dans un squat, ses petits boulots d’aide à la personne puis de femme de chambre, son engagement dans le monde syndical puis en politique.

Durant tout ce parcours, on voit une femme qui veut toujours plus et qui considère que la France lui doit tout. Elle le dit très régulièrement, son grand-père a été tirailleur sénégalais, il a sauvé la France et de fait, la France doit à sa descendance logement, travail décent et soin. Cette détermination à obtenir ce qu’elle pense mériter par héritage vient également des paroles qu’elle a entendu très régulièrement de sa famille ivoirienne, je cite « Rachel, n’oublie pas que tu es chez toi en France ! Tu n’as pas besoin de demander l’autorisation ! Ton grand-père a combattu. Si aujourd’hui la France est libre, c’est grâce à qui ? »

Au travers de son récit et de son parcours, on découvre donc les difficultés qu’elle a traversées et le courage qu’il lui a fallu, et on peut également se faire une idée sur les motivations et la mentalité de certains immigrés ainsi que leur vision de la France.

En tout cas, sa vie reste exceptionnelle et peut inspirer bon nombre de personne qu’ils soient issus de l’immigration ou non. Comme elle le dit lorsqu’on lui propose d’être candidate aux élections législatives :" Elle femme de chambre, avec son accent et son niveau CM2, comment pourrait-elle siéger à l’Assemblée nationale avec ceux qui ont fait bac+15 ?". Et pourtant elle a réussi à le faire donc quoi qu’on pense de ses idées, c’est un bel exemple de parcours pour lutter contre l’autocensure, la hiérarchisation intérieure et considérer que chaque citoyen peut s’investir en politique et être élue de la République.