Mon avis sur “Les invisibles de la République”

Il est grand temps que vous lisiez « Les Invisibles de la République » de Salomé Berlioux et Erkki Maillard. Dans leur essai, les auteurs mettent la lumière sur la jeunesse de la France périphérique, de la France dite rurale ou hyper-rurale. Là où les transports en commun sont presque absents, où la connexion internet est de mauvaise qualité et surtout là où il est difficile de se projeter dans un avenir en dehors des possibilités offertes par son territoire.

Sans vouloir opposer les jeunes de la France périphérique et les jeunes des banlieues, les auteurs mettent en avant le manque d’attention culturelle, financière et politique pour ces jeunes des campagnes qui ont beaucoup moins de chance de gravir l’échelle sociale que les jeunes des quartiers, alors même qu’ils ne sont pas concernés par les discriminations plus régulièrement combattues.

Ce livre a été écrit en 2019 et même si depuis 5 ans des améliorations ont eu lieu pour aider les jeunes de la France rurale, le retard est toujours là et les résultats aux urnes des dernières élections législatives montrent qu’il est grand temps de se soucier de ses invisibles qui, aujourd’hui, se tournent vers les extrêmes, à défaut de trouver des solutions dans les partis républicains.

Les auteurs montrent au travers de paroles de jeunes, de parents et de professeurs, les problèmes techniques que la jeunesse rurale rencontre, mais aussi le manque d’ambition lié à l’autocensure et la hiérarchisation intérieure, ainsi qu’une certaine peur des parents de voir leur enfant changer de classe sociale… sans même aborder les problèmes financiers et le manque d’information sur l’orientation.

Salomé Berlioux aborde à de nombreuses reprises son association Chemins d’avenir qui aident ses jeunes à envisager un autre futur que celui pour lequel ils sont prédestinés, à cause de leur attache territoriale. Ce livre permet de se rendre compte du quotidien de ces jeunes.

Vous devez le lire ! En particulier si vous venez de grande métropole, car je vous le dis, vous ne vous rendez pas compte de ce que vivent les jeunes de la France rurale !

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